« Papy Drain » ?
Après la fuite des cerveaux ou « brain drain », voici le « papy drain » ! Derrière le clin d’œil, le constat alarmant : de plus en plus de retraités préfèrent couler des jours heureux sous d’autres cieux.
N’en déplaisent à nos politiques qui affirment qu’il n’existe pas d’exil massif en France, les raisons apparentes sont bien sur climatiques mais de plus en plus souvent économiques sans être forcément fiscales.
Un déséquilibre démographique
En France,comme partout dans le monde occidental, les seniors sont de plus en plus nombreux. Dans les prochaines années, il y a peu de chance de voir le déséquilibre démographique se résorber : le nombre des plus de 60 ans devrait progresser de 30 à 40% environ, d’ici 2030. La faiblesse des pensions et de leur revalorisation s’ajoutant à la crise et l’alourdissement fiscal ont tôt fait de poser la question de l’expatriation aux nombreux retraités en quête de soleil et qualité de vie.
Il est possible de distinguer différents types de candidats à la retraite au soleil.
Les « serials expatriés »
Il y a d’abord les « serials expatriés ». Ils ont fait l’essentiel de leur carrière à l’étranger. Au cours de leur pérégrinations, ils ont rencontré l’amour, fondé un foyer dans un pays étranger et y ont élevé leur enfants. Ils choisissent tout naturellement d’y passer leur retraite. Bien souvent les liens avec la France se sont distendus avec les années. Ils se sentent en décalage avec le mode de pensée français. Un retour définitif en France leur semble très improbable. On estime à environ 250 000 de nos compatriotes qui ont ce profil.
Les Français d’origine étrangère
Puis, il y a les Français d’origine étrangère qui, après une vie de travail dans l’Hexagone, retournent dans leur pays d’origine avec lequel ils ont gardés des liens très étroits. Ces immigrés de première génération dont le nombre est estimée entre 80 000 et 100 000 ne rentrent pas tous mais le schéma de retour au pays est assez commun et était planifié dès le départ.
Pour la qualité de la vie
Le gros des retraités à l’étranger cherchent surtout à améliorer l’ordinaire. De 200 000 aujourd’hui, le nombre qui croît selon un rythme annuel de 3% environ pourrait devenir un flux de plus en plus important qui justifie le terme de « papy drain ». Les prétendants pourraient être jusqu’à 800 000 en France selon certaines études. La principale motivation est l’amélioration de la qualité de vie. Et parmi les facteurs pris en compte se trouvent le climat, le coût de la vie et la fiscalité.
Optimisation fiscale
Les plus aisés partent plus pour des raisons d’optimisation fiscale et n’ont pas de réelle difficulté économique. L’ISF cristallise à lui seul le rejet de tout alourdissement de la pression fiscale. La stratégie d’optimisation ne demande quelquefois qu’un séjour de 183 jours dans une destination bien choisie pour alléger la note fiscale.
Raisons économiques
Par ailleurs, une part grandissante de retraités trouvent ailleurs des conditions économiques pour maintenir un niveau de vie que leurs pensions ne peuvent leur assurer en France. Pour ceux-là, l’expatriation est d’abord la seule solution avant de devenir leur choix de vie.
Au début c’est une retraite au soleil à temps partiel, l’hiver le plus souvent. Avec les économies de chauffage et le coût de la vie plus doux, les calculs sont vite faits. Puis les séjours se prolongent et la décision d’un départ définitif avec la vente tous leurs biens, s’impose comme une évidence. Ces nouveaux aventuriers sont encore en bonne santé et veulent profiter de la vie sans être obligé de compter pour tout comme en France.
La France a beau jeu de minimiser le phénomène, la réalité est bien là et d’autres pays ont senti le relais de croissance pour des économies malmenées par la crise. Ce flux de retraités dynamise l’économie locale que ce soit au Portugal, au Maroc, en Tunisie ou même au Sénégal. Les programmes qui déroulent le tapis rouge pour les seniors sont de plus en nombreux (cliquez ici) et il existe à présent une vraie concurrence entre les destinations. A chacun d’étudier sa situation et ses préférences pour choisir la destination de ses rêves.
Dans le prochain article, des pistes pour choisir votre destination.
En attendant dites-moi ci-après, ce que vous pensez de la retraite au soleil.
Le « papy drain » ou la fuite des retraités à l’étranger progresse dangereusement !,